Paranoïd game [Catleen Pearl]

Petit dernier du quartier

Gally alluma nerveusement une de ses cigarettes au menthol, les mêmes que fumaient les cadres d'âge moyen trop délicats et progressistes pour se résigner aux cigares. Il avait conscience du halo de prétention que lui conféraient ces saletés de clopes, mais il ne parvenait pas à s'en défaire, surtout dans un instant pareil. Catleen, Catleen Pearl, c'était ça son nom, il s'en souvenait à présent. On ne pouvait pas vraiment dire qu'il l'ait déjà oublié, pour la jouer sincèrement. Pas parce que c'était une nana exceptionnelle, non, ça il aurait sûrement été le dernier à le reconnaître. Parce qu'elle était ce qu'on appelle communément une « Gardienne ». Enfin, c'était elle qui les appellait comme ça.
Jetant un nouveau coup d'oeil furtif derrière son épaule, Mark détailla avec attention sa robe élégante et son regard fatigué. Elle était sûrement toujours infirmière, il n'y avait pas de raison qu'elle ai changé de profession depuis la dernière fois qu'il l'avait vue, quelques années plus tôt. Ca lui plaisait, ça, il s'en souvenait. C'était aussi le fantasme de pas mal de types, chose qu'il n'avait jamais particulièrement partagé ; à l'époque, il avait couché avec elle davantage pour son corps que pour l'uniforme qui le dissimulait, il ne fallait pas se leurer.
Une magicienne. Ouep. "Je suis une magicienne." Cette histoire de Pierre prenait de l'importance, et allez le croire ou pas mais c'était ce qui avait précipité leur séparation. Quand il avait découvert qu'elle était, elle aussi, à la recherche de ce que l'on nomme « Crystal Stone », il s'était emporté avec véhémence en lui révélant déjà les nombreuses intentions qu'il nourrissait en vue d'obtenir bientôt ce caillou fabuleux ; il s'imaginait avec elle, fuyant les autorités à la manière de Mickey et Mallory, deux criminels unis et enviés par tous à cause du putain de parfum de liberté qu'ils traîneraient partout derrière eux, et sur qui tout le monde cracherait par jalousie en prétextant pourtant une quelconque justice.
Catleen ne l'avait pas entendu de cette oreille, cependant. Elle eut une réaction que jamais, il n'aurait pu prévoir ; eh, il comptait sur elle pour l'aider, au lieu de quoi elle le traîta de tous les noms comme si cela avait un sens. Comme si ça lui tenait à coeur. Conneries. Comme quoi, il ne fallait pas utiliser la Crystal Stone pour soit-même, quelque chose du genre. Mark avait haussé un sourcil, mais il avait saisi le message. Il en conclut que les tous les autres chercheurs de Crystal Stone étaient, manifestement, des parasites qui l'empêcheraient d'atteindre son but, et dussent-ils avoir tous un corps aussi attirant que celui de Catleen, il se promit de les éviter.

Seulement voilà. Il ramait. Méchamment. Tirant sur sa cigarette, il se retourna encore une fois vers Catleen en se demandant ce qu'elle pouvait bien faire toute seule dans ce bar pourri. Lui-même avait encore une fois obtenu de fausses informations, et cela commençait à lui peser fermement sur le système nerveux. Les défaites étaient des pertes de temps, toutes. Cette fois, pourtant.. La défaite n'était peut-être pas aussi certaine. Par il ne savait quel hasard, Catleen était là, et de toute évidence et en toute probabilité, elle était sûrement au courant de renseignements que lui n'avait pas concernant cette satanée pierre. Où était-elle ? Qui la possédait ? Pouvait-il l'obtenir pour moins de cinquante mille dollars ?
Oh bien sûr il se doutait que Catleen ne lui divulguerait rien aussi facilement, mais il avait plus d'une corde à son arc. Il n'allait pas aborder le sujet de but en blanc, et la mettre un peu en confiance, voir, pourquoi pas, forcer un peu le destin s'il le fallait pour la faire parler. Comme il avait coutume de le répéter, « La fin justifie les moyens. »
Ecrasant son mégot dans le cendrier, Gally se releva et épousseta ses mains sur sa veste avant de faire volte face pour s'avancer en direction du comptoir sans un regard pour la table ou Catleen était assise. Ce n'est qu'une fois arrivé à son niveau qu'il fit un pas en arrière, falsifiant un sourire surpris comme s'il venait à peine de s'appercevoir de sa présence.

« Ca alors ! Cat ! Si je m'attendais à te retrouver ici. Ca fait un bail, pas vrai ? »

Sans attendre sa réponse, l'homme tira la chaise face à elle et s'y laissa tomber sans la lâcher des yeux une seule seconde, traduisant parfaitement une intarrissable obsession à son égard, à la manière de l'amoureux transi mais malgré tout plus flatteur que désagréable. C'était pointu, comme technique, et croyez-le, il avait de l'entraînement.

Il n'y avait aucune chance qu'elle ne se doute de ses intentions. Mark Galloway ne croyait pas au soit-disant sixième sens de la femme. En revanche, Mark Galloway croyait en Mark Galloway, et ça suffisait.

Voisin timide

Catleen avait pris une pause de quelques heures, car elle avait eu une dure nuit, nuit blanche, nuit de travail en sommes... Au lieu de rentrer chez elle, et se couchait tranquillement dans son lit douiller, elle préféra venir boire un café, enfin là elle en était à son second dans ce bar où elle était venue un jour avec une amie. Elle était assise en silence, les mains posaient autour de sa petite tasse à café fumante, la tête baissait en train de renifler la délicate odeur du café. Il fallait qu'elle tienne, car pas de repos aujourd'hui, elle retournerait travailler un peu plus tard dans la journée. Son sac marron à frange accompagné sa veste noire sur le dossier de sa chaise, elle portait une robe qu'elle prenait pour remplacer de son habit d'infirmière.
Elle était assise à une table près de la fenêtre, comme elle était seule et qu'elle n'attendait personne, si l'envie lui prenait elle pourrait regarder les gens marchaient dans la rue...

Elle lâcha sa tasse d'un coup, elle venait de se bruler Catleen souffla doucement sur ses mains et sur la tasse pour refroidir son café. Elle ne se servit pas de ses pouvoirs, pas pour une petite brulure qui n'en était même pas une. C'est juste qu'elle avait laissé ses mains trop longtemps poser sur sa tasse. Elle avait connu et vu des blessures bien pire. Sur sa table, elle avait posé le journal du jour qu'elle avait acheté en venant ici. D'habitude, elle n'avait pas vraiment le temps de le lire mais là elle l'avait achetée comme ça, c'est ce que la plupart des personnes faisaient le matin généralement. Elle voulait faire comme les gens ''normaux'' pour Catleen les gens sans pouvoirs, et cela marchait à merveilles personne à pars ses proches savaient qu'elle avait des pouvoirs.

Si elle avait su, elle serait rentrée chez elle. Catleen pensait à la Crystal Stone et l'esprit de la pierre, elle se retraçait toutes les recherches qu'elle avait effectué pour trouver l'esprit de la pierre. La magicienne commençait à penser que tout ceci était un mythe de la Nouvelle Orléans. Mais étant magicienne elle était bien placée pour croire en la pierre, car peu de personnes était prêt à croire également que la magie existe... pourtant ça Catleen en était certaine, et pour cause elle s'en servait au quotidien, et avait toujours vécu avec.

Une voix familière la sortit de sa rêverie. Quelle surprise ! Quand la magicienne leva les yeux, et vu juste en face d'elle : Mark Galloway. Une multitude d'émotions la traversa en une poignée de seconde, de bons comme des mauvais souvenirs. Mark était un chasseur de prime, quand Catleen avait su cette information précieuse, ça avait été comme un boulet de canon, l'infirmière est loin de porter dans son coeur ces personnes là. Mark était à pars, en réfléchissant bien Catleen s'était persuadée que leur relation avait été une erreur. Le revoir là devant elle, toujours avec cette odeur de cigarette, cette classe d'arnaqueur, et son charme toujours présent. Il la regardait, il ne la quittait pas des yeux.

Catleen leva les yeux au ciel et laissa échapper un :« Oh ! c'est pas vrai ... pas toi... », son humeur fatigué la rendait pas vraiment amicale, et encore moins pour lui. Elle se souvint d'une discussion mouvementée au sujet de la Crystal Stone, que voulait-il ? Catleen ne voulait même pas le savoir. Mark était habile avec les mots, c'était un beau parleur, un séducteur hors pair, elle était déjà tombée une fois dans ses filets, cette fois-ci elle resterait sur ses gardes. Elle était prête à tout moment à se servir de sa magie, à moins qu'il soit ici avec de bonnes intentions mais il y avait peu de chance... Mark savait qu'elle était une magicienne, car il avait fait partie il y a quelques années des proches de Cat, et par honnêteté envers lui, lui avait révélé qu'elle possédait des pouvoirs, ce qui avait entrainé par la suite leur discussion sur la pierre. Catleen s'apprêtait à partir, elle se leva précipitamment, sans même répondre à la question de Mark, elle se doutait bien qu'il n'allait pas la laisser partir aussi facilement.

« Tu m'excuseras, je ... »

Toujours positive, elle imagina un instant, prendre sa veste et son sac, et partir sans problème... Mark se chargerait de payer l'addition de Cat', en bon gentleman, mais c'était trop simple ...

Petit dernier du quartier

Il s'y attendait, mais il trahit tout de même son agacement d'un léger froncement de sourcils quand elle se leva alors même qu'il venait de s'assoir et de lui servir son regard parfait du oh-te-revoilà-enfin-après-tout-ce-temps. Gally se releva donc à son tour, balayant son expression pour une autre plus affable, et aussi un peu peinée.

« Oh, Catleen ! S'il te plais.. Tu as bien quelques minutes à m'accorder.. » insista-t-il en la regardant enfiler précipitemment son manteau, pertinemment conscient qu'elle-même savait qu'il ne la lâcherait pas comme ça. Non, elle le connaissait certainement trop bien pour ça.

De plus près, elle avait vraiment l'air fatiguée. Mais il n'était pas là pour la ménager après tout.

« S'il te plais. » répéta-t-il alors qu'elle prenait son sac, l'air de se dire qu'il allait payer pour sa consommation – ce qui le révolta et lui donna envie de la planter sans sommation en oubliant ses intentions premières. Mais il n'était pas à quelques dollars près, ce qui le révoltait encore davantage, et il jeta donc un billet sur la table avant de lui emboîter le pas en tentant de réprimer son rictus amer. Il fallait vraiment que tout ça en vaille la peine. Mais il savait que c'était le cas ; cette histoire de pierre, qui lui avait parut ridicule dans un premier temps, était véritablement devenue une certitude : avec ça, il deviendrait le roi, le plus puissant de tous les malfrats, il n'aurait plus à changer de banque sans arrêt et à multiplier les combines à deux ronds pour fuir les autorités et les impôts. Il pourrait facilement devenir le mâitre du monde. Cette crystal stone représentait l'ultime but qu'il pouvait se fixer, la facilité réduite à l'état d'une simple pierre, et quand il l'aurait entre les mains tout deviendrait enfin limpide. Aussi limpide qu'un compte-chèque avec dix zeros.
Pour un projet pareil, la rancoeur et la fierté étaient relégués à la cave sans aucun état d'âme, et Gally n'épprouvait aucun scrupule à l'idée de profiter de Catleen ; après tout, c'était elle qui lui avait révélé sa position par rapport à la crystal stone. Il ne l'y avait pas forcée, à elle d'en assumer les conséquences. Et maintenant qu'elle venait de croiser sa route à nouveau, elle n'arriverait pas à se défiler, foi de Mark Galloway.

Il rattrapa donc la jeune femme en quelques enjambées et posa un regard stratégique sur elle, se demandant si elle comptait appeler un taxi pour rentrer chez elle. La rue était loin d'être vide, à cette heure-là les gens sortaient pour écumer les pubs et elle n'oserait certainement pas lui taper un scandale s'il lui proposait de venir boire un verre chez lui.. Autant tenter le coup.

« Ecoute, je sais que ça va te paraître stupide mais ces derniers mois m'ont parut incroyablement longs, sans toi. » déclara-t-il d'une voix mesurée tout en observant du coin de l'oeil un type bourré qui parlait à une poubelle, quelques mètres plus loin. Il était près à se la jouer romantique s'il le fallait, mais il doutait fortement que cela suffise à la faire changer d'avis. Ca aurait été un peu bête de la faire fuir en passant pour un psychopate. Pour éviter qu'elle ne s'éloigne encore davantage, il l'attrapa par le revers de sa veste et l'obligea à le regarder.

« On pourrait boire un verre tous les deux, juste un verre. J'aimerai bien savoir comment est devenue ta vie depuis que tu m'as abandonné sans aucun scrupule. »

C'était de l'humour, bien évidemment. Mais bon, ça.

Voisin timide

Catleen n'avait pas que quelques minutes à accorder à Mark mais quelques heures. Mark était vraiment pas content de l'attitude de la magicienne, il jeta un billet sur la table, le regard de Catleen alla successivement du billet à Mark, de Mark au billet. Elle sortit donc du bar pour essayer sans aucune conviction d'échapper à Mark ce qui était quasi-impossible, sauf peut-être en utilisant son pouvoir mais ils étaient à présent au milieu de la rue alors vive la discrétion et Mark était prévenue que Catleen était magicienne donc il devait certainement s'y attendre. Mark savait que Catleen connaissait l'existence de la Crystal Stone, ils en avaient parlé. C'est là où on regrette d'avoir fait confiance à quelqu'un en lui révélant nos secrets...

Le coeur de Catleen battait très fort, que faire ? Il n'y avait pas vraiment de solution... Ils étaient tous les deux dans la rue entourés de monde. Mark voulait quelque chose c'est sur, cela ne resterait pas un secret bien longtemps. Il allait la prendre par les sentiments c'était sur, la nostalgie de leur relation, Catleen était naïve et elle le savait, elle essaierai de ne pas se faire prendre entre ses filets une seconde fois... Il allait falloir faire un gros effort pour lui résister.

« Oh, je t'en prie. Tu n'as pas du penser une seule seconde à moi. »

Catleen venait de terminer de prononcer ces mots, qu'elle eut une sursaut : Mark venait de lui prendre la manche pour qu'elle se tourne vers lui. Catleen fut obligée de le regarder dans les yeux, il avait à peine changer, fidèle à lui-même, et toujours avec ses manières d'arnaqueur qui la faisait craquer il fallait bien l'avouer.

« Tu veux savoir ce que je suis devenue ? Pourquoi tu veux savoir ? Ne me fais pas croire que tu es là pour parler de moi, de ma vie, et du passé. »

Ils étaient toujours là au milieu de la rue, les autres passants marchaient à côté d'eux sans faire attention à eux. Catleen n'allait pas se laisser faire, elle doutait fort que Mark s'intéresse à elle juste pour parler du bon vieux temps.

« Juste un verre, un seul. Et encore... Après je dois retourner travailler de façon, je n'ai pas beaucoup de temps à te consacrer. »

Et Catleen n'avait pas vraiment envie de lui en consacrer plus. Elle sentait les problèmes et les questions qui arriveraient surement. De toute façon, quand on est seul on a très peu de problèmes mais dès qu'on est en rapport avec les autres, on a tout un tas de problème. Surtout quand on est comme Catleen compatissante et généreuse, c'était dans sa nature... Comment allait contre son caractère ? Pourtant un côté d'elle, lui disait de ne pas aller avec Mark. Elle lui lança un regard limite désespéré qui voulait dire : Où veux-tu aller ?? Attention ! Dépêche toi de répondre avant que je me rende compte que j'ai fais la pire erreur de ma vie et que je change d'avis.

Petit dernier du quartier

Quand Catleen lui assena qu'il n'avait pas du penser à elle une seule fois depuis leur séparation, Mark haussa volontairement les sourcils, se conférant une expression profondément outrée. En fait, elle avait tort. Il avait pensé à elle, mais pas autant de manière romantique que par rapport à ses recherches sur la Crystal Stone. Il ignorait totalement de quoi une magicienne, ce qu'elle était, était réellement capable ; pouvait-elle, genre, allumer un feu en claquant des doigts, ou carrément créer une tornade ? En un mot, est-ce qu'elle pouvait être dangereuse ?
Car Gally savait qu'il prenait un risque en l'emmenant chez lui. Bien évidemment il ne comptait pas lui proposer simplement un verre pour ensuite discuter du temps, de sa santé et d'autres conneries du même tonneau. Il voulait des informations. Des précisions, qu'elle détenait très certainement. Et qu'elle comptait peut-être garder férocement hors de sa portée.

Sans grande surprise, la jeune femme finit pourtant par accepter sans trop se faire prier et Mark la gratifia d'un sourire en coin relativement ambigu, qui sonnait autant comme un remerciement que comme une victoire anticipée. Tout en hélant un taxi il prit d'ailleurs soin de se confectionner un nouveau masque de circonstance, tentant de se calmer lui-même en se rappellant que rien n'était gagné ; après tout, Catleen n'avait jamais été stupide, et elle était moins naïve qu'elle en avait l'air. Elle devait bien se douter de quelque chose d'ailleurs, mais durant tout le trajet Gally tenta de faire diminuer ses incertitudes en l'innondant d'un flot de paroles continu, ravivant les meilleurs souvenirs de leur relation en omettant volontairement les mauvais. Le chauffeur du taxi jeta une bonne douzaine de regards curieux et agacés dans son rétroviseur, se retenant manifestement de lui intimer le silence pour pouvoir écouter la radio tranquillement. Il ne savait manifestement pas que, lorsque Mark Galloway décide de parler, rien en ce bas-monde n'est capable de le faire taire.

Cette joyeuse démonstration de bonne volonté cessa lorsque la voiture s'arrêta devant l'immeuble ou vivait Sir Gally. Ce dernier paya le chauffeur grincheux et ouvrit la marche pour Catleen, qui devait pourtant bien se souvenir du chemin à prendre pour se rendre dans son appartement. Appartement relativement luxieux, soit dit en passant. Gally tenait à son fric plus qu'à n'importe quoi, mais vivre dans un taudis aurait été pour lui la pire des humiliations ; son premier gros investissement lui avait donc servit à acquérir cet endroit, dans les quartiers riches de la Nouvelle Orléans. Il louait également un bureau en centre-ville pour recevoir ses clients potentiels et autres collaborateurs du monde très privé des affaires, sa paranoïa l'obligeant à ne jamait révéler sa véritable adresse aux personnes qu'il plumait par peur de représailles qui n'auraient sans doute alors pas tardé à tomber. Il y avait plus glamour que de se réveiller un beau matin avec un pic à glace planté dans l'aorte.

Son cher appartement ne lui servait donc qu'à recevoir des visites privées, femmes et rares amis à qui il daignait communiquer la place exacte de son lieu de vie. Catleen était de ceux-là.

« Installe-toi. » lui lança-t-il d'ailleurs en désignant l'un des deux canapés aux designs et à la modernité affreusement ostentatoires, avant de s'éloigner lui-même vers la cuisine pour lui ramener quelque chose à boire.

Il ramena du vin. Grand jeu de séduction qui ne veut pas paraître comme tel, mais que voulez-vous.

Tout d'abord silencieux, l'homme joua un moment avec sa propre coupe avant de relever les yeux vers l'infirmière, mesurant chacune de ses intonnations avec un savoir-faire destabilisant.

« Alors, dis-moi.. Ton travail te prend vraiment beaucoup de temps, pas vrai ? Tu y vas même la nuit à ce que je vois.. Plus beaucoup de temps à consacrer à, tu sais, la magie ? »